Transition numérique et transition énergétique, les destins liés

Les émissions mondiales de gaz à effet de serre ont connu une forte augmentation en 2021. La technologie peut aider les acteurs de l’énergie à moderniser les réseaux et développer les énergies renouvelables.  

Combattre le réchauffement climatique réclame de transformer nos habitudes de consommation et nos méthodes de production. Nous devons répondre à la hausse des besoins énergétiques tout en diminuant de manière drastiques nos émissions de gaz à effet de serre. La technologie peut accompagner cette transition de deux façons. La première, en nous aidant à diminuer l’empreinte carbone liées à la production d’énergie. La seconde, en donnant plus de place aux ressources renouvelables.

Équilibrer production et demande

Dans la continuité de la COP26, qui s’est déroulée en fin d’année dernière en Ecosse, les gouvernements pressent les acteurs de l’énergie à accélérer leur transformation. Un défi considérable alors que la demande n’a jamais été aussi forte et que, malgré la croissance des énergies renouvelables, plus de 60 % de l’énergie mondiale est toujours produite à partir d’énergies fossiles : charbon, pétrole et gaz naturelle.

Les producteurs d’énergie doivent également composer avec le caractère difficilement contrôlable des ressources naturelles. Si les centrales à combustibles fossiles sont centralisées et peuvent fonctionner en continu en garantissant un niveau de production élevé et stable, les centres de production d’énergies renouvelables sont par nature plus dispersées et leur fonctionnement plus intermittent. Il n’est ainsi pas toujours possible d’aligner la production d’une énergie éolienne ou photovoltaïque avec les pics de consommation.

Pour équilibrer cette production intermittente avec une demande constante, les industriels de l’énergie devront pouvoir s’appuyer sur des systèmes de stockage d’énergie performant et à grande échelle.

Moderniser les réseaux

La technologie est un levier pour faire en sorte que l’énergie produite soit mieux utilisée. Mais c’est aussi un allié pour tous les acteurs de l’énergie qui souhaitent diminuer leur empreinte carbone. Les réseaux de transport d’électricité par exemple, mis en place au XIXe siècle pour accompagner le développement rapide des villes, ont été conçus comme des routes à sens unique, pour transporter l’énergie depuis les centrales vers les consommateurs. Une configuration qui aujourd’hui engendre une complexité opérationnelle. La mise en œuvre d’un plan global de modernisation et de numérisation permettra de bâtir un réseau capable de traiter en temps réels les grands volumes de données nécessaires pour permettre la décarbonation de la production et soutenir les mécanismes de transmission, de distribution et de modulation de la consommation.

On peut par exemple penser à des systèmes de gestion avancée de la distribution (ADMS, Advanced Distribution Management System), conçus pour optimiser la performance d’un réseau de distribution, ou à des technologies d’automatisation pour le contrôle et la surveillance des sous-stations électriques. Ces outils procurent aux organismes de service public différents avantages, comme une sécurité renforcée, une volatilité réduite du réseau, une intégration plus grande des énergies renouvelables et une diminution des coûts d’exploitation. Mais ces bénéfices ne pourront être obtenus qu’avec l’appui d’une infrastructure informatique moderne.

Ces points de stockage et de distribution énergétiques de proximité seront en effet également des points de création massive de données, via une multitude de sondes, capteurs et autres objets connectés. L’Edge Computing pourra délivrer les capacités de calcul et de stockage à faible latence pour automatiser les prises de décision en périphérie du réseau. L’intelligence artificielle, intégrée aux services des données, aidera les opérateurs à adapter et réguler les flux en temps réel. Et cette infrastructure devra bien entendu être en conformité avec les exigences réglementaires du secteur.

Anticiper les évolutions

Outre la question de la régulation en temps réel, il sera également important d’être en mesure d’anticiper les évolutions de l’offre et de la demande, afin d’optimiser l’utilisation des énergies bas carbone. Cela implique de pouvoir centraliser les informations collectées sur l’ensemble des sous-stations. La connectivité des points de collecte, notamment via la 5G, qui sera un élément clé pour y parvenir.

Ces transformations permettront de modifier les méthodes d’exploitation dans les usines à forte consommation d’énergie, mais aussi d’améliorer l’utilisation des énergies à faible émission de carbone, de réduire les coûts et de mettre en place des mécanismes de mesure des émissions de gaz à effet de serre.

Les acteurs de la tech réalisent des investissements importants pour construire une infrastructure informatique décentralisée et sécurisée qui servira de fondation à la modernisation des réseaux. Les organisations les plus engagées dans ce processus seront celles qui accélèreront la transformation énergétique numérique.

Ι Pour aller plus loin

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Nicolas Jumel

About the Author: Nicolas Jumel

Nicolas Jumel est Director PreSales France Public Area de Dell Technologies.