Refroidissement par immersion : une plongée vers l’avenir du datacenter ?

Les besoins toujours plus importants en puissance de calcul couplés à la quête de sobriété énergétique poussent les ingénieurs à la créativité : pour refroidir efficacement les serveurs, on envisage de les plonger dans un fluide. Une solution qui permettrait de diminuer l’empreinte environnementale de l’IT tout en augmentant ses capacités.

Il y a aujourd’hui dans le monde 7,2 millions de datacenters. Ces infrastructures représentent à elles seules la 4ème source de consommation d’électricité de la planète. Et au rythme auquel nous adoptons de nouveaux usages numériques, l’impact des centres de données sur notre environnement risque de grandir encore davantage. En 2025, 20 % de l’électricité mondiale sera consommée par l’utilisation d’internet et les datacenters seront responsables de 10 % des émissions de gaz à effet de serre. Cette augmentation constante des besoins en capacité informatique a également pour conséquence logique une hausse des besoins en refroidissement. D’ici 2 ans, le refroidissement des datacenters pourrait nécessiter 600 milliards de litres d’eau chaque année, soit 15 % de la consommation mondiale.

Des serveurs immergés de la tête aux pieds

En tant que fournisseur technologique, c’est évidemment un sujet que nous suivons de très près. Nous travaillons à rendre nos solutions toujours plus économes en énergie et à faire de la technologie une alliée de la transition énergétique. Dans le domaine du refroidissement, trois modèles sont possibles pour nos clients. Le premier, et sans doute le plus connu, est le refroidissement par air, ou Air Cooling, qui consiste à climatiser les salles, souvent avec une segmentation entre allées chaudes et allées froides pour plus d’efficacité. L’autre approche est le DLC, ou Direct Liquid Cooling. Ce refroidissement liquide consiste à utiliser un circuit d’eau directement à l’intérieur des machines pour dissiper la chaleur émise par les composants.

Mais il existe également une troisième voie qui fait de plus en plus parler d’elle, alors que les entreprises du monde entier cherchent à diminuer leur empreinte carbone : le refroidissement par immersion. L’idée ici est de plonger les serveurs à la verticale dans un bac rempli d’un fluide caloporteur. Le liquide chauffé par les machines est envoyé vers une tour de refroidissement qui va pouvoir évacuer la chaleur, pour potentiellement alimenter un circuit de chauffage externe, et renvoyer le liquide refroidi vers les serveurs, avant de commencer un nouveau cycle.

Démonstration de refroidissement par immersion au Dell Technologies Forum.

Réduction du bruit, des émissions ou encore de la consommation d’eau, cette méthode à de multiples avantages. En termes de coûts, elle permet de diminuer le TCO des infrastructures jusqu’à 50 %. Autre intérêt majeur, le refroidissement par immersion permet d’obtenir une densité bien plus importante qu’avec un refroidissement par air, avec un espace au sol réduit jusqu’à 40 %.

Une technologie mature et déployée

Comme dit précédemment, le refroidissement par immersion bénéficie actuellement d’un regain d’intérêt. Mais il est important de rappeler qu’il ne s’agit pas d’une technologie nouvelle ou d’un choix aventureux pour les DSI. Nous travaillons dans ce domaine avec des partenaires experts du sujets depuis des années. GRC (Green Revolution Cooling), est une organisation fondée en 2009 dont les solutions font aujourd’hui autorité en matière d’immersion cooling, avec 22 brevets accordés (13 supplémentaires en attente) et surtout des déploiements réalisés dans 21 pays, pour des acteurs de la défense, du HPC, des télécommunications ou encore de l’énergie.

La simplicité d’installation de l’ensemble permet de repenser la localisation des infrastructures informatique. Le datacenter immergé ne fait aucun bruit et ne nécessite ni machinerie spécifique de traitement de l’air, ni système de climatisation, ni faux plafonds et planchers techniques, ni systèmes d’extinction chimique, ni système de régulation d’humidité et de qualité de l’air, ni murs et portes coupe-feu. Il n’est donc plus nécessaire de prévoir un bâtiment ou une salle entièrement pensés pour recevoir les équipements. Le datacenter pourrait bien plus facilement trouver sa place dans le sous-sol d’un bâtiment par exemple et ainsi venir chauffer les bureaux situés au-dessus.

Bien évidemment, le refroidissement par air ou liquide peut malgré tout rester un choix pertinent en fonction des besoins et contraintes de chaque organisation. Il convient d’étudier les caractéristiques des workloads et le contexte business de l’organisation pour déterminer lequel des trois modèles sera le plus approprié. Mais l’immersion doit aujourd’hui faire partie des options envisagées !

Pour en savoir plus, découvrez nos solutions d’alimentation et de refroidissement du datacenter ou retrouvez en replay les sessions du Dell Technologies Forum 2022 consacrées au refroidissement du datacenter.

About the Author: Déborah Lafon

Account Executive OEM Solutions chez Dell Technologies.