Au cours des dernières décennies, la région autour du mont Everest, au Népal, est devenue une destination de plus en plus touristique. Cet afflux de visiteurs a eu un impact important pour l’économie et l’environnement. D’un côté, la croissance massive du tourisme a généré une forte hausse des revenus pour l’industrie touristique locale. Mais de l’autre, elle a également entraîné un véritable désastre écologique pour les villages de montagne qui sont devenus l’épicentre du tourisme de masse au Népal.
La vallée de Khumbu au Népal, qui abrite le parc national de Sagarmatha, était autrefois une région sauvage et isolée. Mais depuis la première et célèbre ascension de l’Everest par Edmund Hillary et Tenzing Norgay, en 1953, la région n’a cessé d’attirer davantage de voyageurs. Près de cent mille personnes parcourent désormais chaque année cet écosystème fragile.
Conséquence : ce sont aujourd’hui des montagnes de déchets qui s’accumulent dans la région. L’absence de solutions de recyclage dans cette partie inaccessible du monde – où tout, des provisions alimentaires aux produits d’hygiène en passant par le matériel d’escalade, doit être acheminé à travers les montagnes – a donné naissance à une montagne composée de dizaines de milliers de tonnes de déchets, obligeant le bétail des populations locales à paître sur des terres recouvertes de plastique.
Le tourisme génère plus de 250 tonnes de déchets chaque année, du camp de base de l’Everest et de la périlleuse « zone de la mort », aux villages et communautés locales historiquement installés dans la vallée du Khumbu, bien avant l’arrivée du tourisme de masse.
Le plus haut musée du monde
C’est en réaction à ce problème que l’initiative Sagarmatha Next, une ONG à but non lucratif dirigée par des locaux, a vu le jour. Ces derniers ont tout simplement construit le musée le plus haut du monde, afin de sensibiliser les dizaines de milliers de voyageurs visitant la région.
L’idée de ce musée est née après une expédition de nettoyage baptisée « Saving Everest », au cours de laquelle des déchets ont été collectés dans la chaîne de montagnes. En collaboration avec des organisations locales telles que le Sagarmatha Pollution Control Committee (SPCC) et avec l’aide d’entreprises telles que Dell Technologies*, le musée est devenu réalité.
Le nouveau centre est situé à 3 775 mètres d’altitude, sur le chemin même du mont Everest. En plus des expositions sur le parc national et sur le problème des déchets, il dispose également d’une galerie d’art et d’un laboratoire qui explore de nouvelles façons de transformer les déchets en art.
Les nouveaux sherpas du recyclage
Faire prendre conscience aux visiteurs du problème des déchets est crucial, mais seule, cette mesure ne résoudra pas le problème. C’est pourquoi le projet « Carry Me Back » (« Ramenez-moi ») a été lancé. Celui-ci consiste à fournir aux touristes des sacs remplis de déchets collectés dans la montagne et broyés.
Lors de leur trajet de retour, les touristes peuvent ainsi emporter un sac (pesant moins d’un kilo) ou en prendre autant qu’ils se sentent capables d’en porter (le record actuel est de 14 sacs), puis déposer ces sacs plus bas dans la vallée, là où ils pourront être transportés vers les centres de recyclage de Katmandu. Les sacs vidés sont ensuite ramenés dans la montagne pour être à nouveau remplis de déchets broyés et transportés par de nouveaux voyageurs. Le système circulaire ainsi mis en place réduit la quantité de déchets présents dans la montagne et favorise un tourisme plus responsable.
Après un premier essai concluant, le projet est aujourd’hui déployé à grande échelle et devrait très rapidement atteindre un « seuil de rentabilité », avec une quantité de déchets générés égale à la quantité de déchets recyclés. Sur le long terme, l’objectif est évidemment de faire baisser les piles de déchets dans cette région difficile d’accès. Cette initiative, à la fois simple et efficace, est financée par Dell Technologies et est appréciée des touristes, qui peuvent désormais faire partie de la solution.
Pour un tourisme durable dans la vallée du Khumbu
Le tourisme a changé la vie des habitants de la vallée de Khumbu, positivement et négativement. Dans le passé, les populations locales n’avaient jamais été confrontées à ce problème de gestion des déchets. Mais avec la croissance du tourisme, les processus naturels auparavant adaptés, comme le compostage, ne suffisent plus et font des déchets générés par le tourisme, comme les canettes en métal et le plastique, une inquiétude grandissante.
C’est pourquoi les initiatives menées par SPCC et Sagarmatha Next jouent un rôle vital pour que les populations locales et les touristes puissent coexister plus harmonieusement, en favorisant une industrie touristique plus durable, critique pour l’économie de la région et la subsistance des populations locales. Et même si ces initiatives sont encore récentes, elles ont débouché sur des résultats extrêmement positifs. Grâce au projet « Carry Me Back », ce sont plusieurs milliers de kilos de déchets qui ont déjà été collectés et recyclés.
Cette région superbe et isolée, qui abrite certaines des plus hautes montagnes de la planète, sera toujours une destination populaire pour les touristes et les alpinistes du monde entier. En travaillant de manière collaborative au niveau local et global, nous pouvons réduire la quantité de déchets qui s’y trouvent et permettre à ces illustres sommets de revenir au centre de toute l’attention.
*La technologie peut favoriser l’engagement et le changement. Et si vous êtes au sommet du monde, cette technologie doit fonctionner à haute altitude ! Le centre d’expérience Sagarmatha Next est équipé des solutions suivantes :
Écran tactile grand format 55″
Ordinateur OptiPlex Micro 7080
Projecteur laser 4K Dell S718QL
Plusieurs moniteurs Ultrasharp 32 4K
Plusieurs ordinateurs portables Latitude
Photo : Martin Edström