HPC, IA, cloud, l’innovation au service de la médecine de précision

Les établissements de santé mettent les dernières innovations technologiques à profit pour offrir aux patients des soins toujours plus personnalisés.

« Un jour, quand vous irez à l’hôpital, on scannera votre génome et on imprimera spécialement pour vous la pilule capable de traiter votre pathologie ». Cette prédiction de mon collègue Emmanuel Canes, Directeur du Développement Santé Europe du Sud chez Dell Technologies, résume bien ce qui est en train de se jouer dans les établissements de santé : comment exploiter les avancées de la technologie comme l’intelligence artificielle et le big data pour diagnostiquer et traiter la pathologie d’un patient avec une médecine personnalisée ? Dans le domaine de la cancérologie par exemple, les patients peuvent réagir de façon très différente aux traitements et les supporter plus ou moins bien.

Tel le « batch of one » bien connu des industriels, l’objectif de la médecine de précision est de mettre un terme à cette incertitude en apportant des soins ciblés et personnalisés, non pas pour certains profils de patients, mais pour chaque patient. Certaines pratiques ne sont d’ores et déjà plus du domaine de la recherche. Il existe aujourd’hui des algorithmes capables de traiter rapidement de très grands volumes d’images pour apporter aux médecins une aide au diagnostic. Mais il est possible d’aller plus loin en industrialisant davantage ces usages innovants.

Au CHU de Lille, l’accélération de la recherche

Tout l’enjeu aujourd’hui est d’alimenter la recherche avec de la donnée et de la puissance de calcul pour qu’ensuite les résultats de cette recherche viennent alimenter la production de soins. Le premier séquençage du génome a demandé plus de dix ans de recherche. Aujourd’hui, ce calcul se fait en quelques minutes. Les infrastructures HPC sont désormais beaucoup plus accessibles. Nous avons par exemple déployé au CHU de Lille des plateformes hyperconvergées dotées de cartes spécifiquement dédiées au calcul génomique, qui permettent à l’hôpital de provisionner de manière dynamique de puissantes ressources de traitement en fonction des besoins exprimés par les chercheurs. « Auparavant, pour réaliser les mêmes opérations, ces mêmes chercheurs auraient dû réserver du temps d’utilisation de supercalculateurs tellement coûteux que leurs ressources sont souvent partagées entre différentes institutions pour les rentabiliser », souligne Emmanuel Canes.

Au CHU de Rennes, l’automatisation du diagnostic

Au-delà du séquençage, le diagnostic vit lui aussi une importante transformation avec l’apport de plus en plus conséquent de l’automatisation. Dans le domaine de l’anatomopathologie, ou « anapath », c’est même une véritable révolution qui est en cours : la fin du microscope. L’anapath est une spécialité qui consiste à établir un diagnostic à partir de l’observation de cellules ou tissus prélevés sur le patient. Ces prélèvements sont traditionnellement posés sur des lames que le médecin examine au microscope. Nous avons accompagné le CHU de Rennes dans la digitalisation de ce processus. Aujourd’hui, l’établissement est équipé d’un système qui va automatiquement numériser les lames et les classer dans le dossier du patient, afin de simplifier la tâche du médecin et lui éviter des allers-retours incessants entre l’écran et le microscope. Demain, l’établissement ajoutera une couche d’intelligence artificielle pour évoluer vers la détection automatique des anomalies. « Il existe chaque année des dizaines de milliers de cancers non détectés, rappelle Emmanuel Canes, et les laboratoires manquent de biologistes pour lire les lames. L’IA est un levier puissant pour réduire les délais de diagnostic et donc améliorer les chances de guérison des patients ». L’idée n’est évidemment pas de remplacer les praticiens, mais de leur apporter une assistance au quotidien qui leur permettra d’augmenter à la fois la qualité des soins et la quantité de patients.

Au CHU de Bordeaux, l’hébergement des données de santé

Bien entendu, tous ces nouveaux usages médicaux génèrent d’immenses quantités de données, dont la sensibilité requiert un hébergement adapté. Le cloud public apporte la simplicité et la scalabilité dont les établissements ont besoin, mais ne répond pas forcément aux exigences de sécurité et de conformité. Les hôpitaux ont donc vocation à devenir hébergeur de données de santé eux-mêmes, ou au sein d’un groupement hospitalier. C’est le projet que nous menons par exemple avec le CHU de Bordeaux, qui se transforme en opérateur de services pour les établissements de sa région et a pour cela mis en place un datacenter capable d’industrialiser les projets de recherche et d’innovation et de concentrer toutes les sources de données pour les remettre à disposition de tous les chercheurs au sein du GHT (Groupement hospitalier de territoire). On peut également citer l’exemple du « Ouest DataHub », lancé fin 2020. En regroupant les données de santé anonymisées de six hôpitaux (les CHU d’Angers, Brest, Nantes, Rennes et Tours ainsi que l’Institut en Cancérologie de l’Ouest), ce Hub est appelé à devenir la première plateforme de données hospitalières d’Europe.

Dans le monde de la santé, l’innovation passe également par une multitude de start-up, bien souvent créées par d’anciens chercheurs, et qui cherchent en permanence à faire le pont entre la recherche et les soins. Le fonds d’investissement Dell Technologies Capital soutient certaines d’entre elles et nous sommes présents aux côtés des centres hospitaliers pour les aider à déployer et exploiter toutes les solutions susceptibles de faire progresser leurs recherches et de faciliter le travail de leurs équipes.

Pour aller plus loin, je vous invite également à découvrir les témoignages de l’Institut Gustave Roussy et du Centre Léon Bérard, que nous avons accompagné dans l’évolution de leur infrastructure afin répondre aux nouveaux besoins de la santé digitalisée.

Découvrez également nos solutions dédiées à la santé et aux sciences de la vie.

About the Author: Antonin Teyssier

Global Account Manager Healthcare France chez Dell Technologies