— Par Jean-Michel Bredon, DSI de Quantum Surgical
L’intelligence artificielle ne remplacera pas l’humain, mais l’aidera à mieux faire son travail. C’est une affirmation que l’on entend souvent ces derniers temps, alors que l’utilisation de l’IA ne cesse de prendre de l’ampleur. Eh bien, c’est exactement le chemin que nous suivons chez Quantum Surgical.
L’intelligence artificielle est appelée à prendre une place de plus en plus importante dans le monde de la santé, que ce soit pour l’aide au diagnostic, la personnalisation des traitements ou encore la recherche de nouveaux médicaments. En ce qui nous concerne, nous voyons dans l’IA une opportunité de donner aux médecins des outils plus performants pour soigner leurs patients.
300 patients traités par un robot
Depuis nos bureaux montpelliérains, nous avons conçu un robot médical baptisé Epione, dont le rôle est d’améliorer les procédures chirurgicales et d’aider les radiologues interventionnels à traiter certains cancers de manière précoce. Pour cela, Epione va se connecter au système d’imagerie de l’établissement de santé, cibler les lésions présentes chez le patient et les détruire en utilisant la technologie ablative choisie par le médecin.
Il ne s’agit pas ici d’une expérimentation ou d’un prototype, mais bien d’un dispositif médical qui bénéficie du marquage CE pour le traitement des tumeurs abdominales et pulmonaires. Plus de 300 patients ont déjà été traités avec succès en France et aux États-Unis, notamment à l’Institut Gustave Roussy ou aux Hospices Civiles de Lyon.
Une trajectoire guidée par l’IA
Quel est le rôle de l’intelligence artificielle ici ? C’est elle qui va analyser les images de tomodensitométrie à rayons X (CT scanner) pour identifier et positionner les tumeurs et les organes à risque, étudier et optimiser les trajectoires d’aiguilles et la zone d’intervention, puis vérifier ensuite que la tumeur a bien été détruite. La puissance de l’IA permet une analyse précise, objective et rapide et donc une intervention plus efficace et moins invasive, qui va limiter les dommages aux tissus sains environnants et aux organes à risque. La robotique elle, permet aux aiguilles de prendre des trajectoires jusqu’aux tumeurs qui seraient impossibles ou très compliquées pour une main humaine.
La robotique permet aux aiguilles de prendre des trajectoires qui seraient impossibles ou très compliquées pour une main humaine.
Pour continuer à améliorer notre technologie et à étendre son utilisation à davantage de maladies, nous devons continuer à entraîner notre modèle. D’un point de vue purement technique, la première problématique est donc la volumétrie de données à analyser. Une intelligence artificielle est un logiciel vivant, dont le cycle de développement est continu.
Le GPU au cœur des algorithmes
L’enjeu est donc de garantir une puissance de traitement à un instant T, mais également une forte scalabilité des infrastructures pour être en mesure de suivre le rythme de la data. C’est pourquoi nous avons choisi de travailler avec Dell Technologies, dont les solutions intègrent les GPU les plus puissants du marché, capables d’exécuter nos algorithmes et d’analyser des volumes de données qui sont naturellement amenés à fluctuer.
La data constitue un asset stratégique et critique pour la société mais est également cruciale pour la santé des patients.
Le second enjeu auquel nous sommes confrontés est la protection de cette donnée. La data est au cœur de notre activité. Elle constitue donc un asset stratégique et critique pour la société, mais est également cruciale pour la santé des patients puisque c’est d’elle que va dépendre la qualité du résultat. Nous devons pouvoir la stocker et l’analyser, mais aussi nous assurer de sa disponibilité et de son intégrité. Nous avons donc pensé une architecture globale, qui au-delà des serveurs PowerEdge pour l’IA, compte également des plans de continuité (PCA) et de reprise (PRA) d’activité, qui s’appuie sur les appliances de protection des données Dell PowerProtect.
Des progrès continus
Au risque de se répéter, Epione ne remplacera jamais un médecin. C’est un outil, au même titre qu’un microscope. Mis entre les mains d’un radiologue ou d’un chirurgien, cet outil peut l’aider à mieux soigner les malades du cancer. Et demain, grâce aux progrès continus de l’intelligence artificielle, nous pourrons traiter d’autres organes, ou même d’autres affections. La robotique n’est pas une fin en soi. Notre priorité est d’améliorer la condition de vie et la technologie est un moyen pour y parvenir.