Alors qu’une nouvelle gamme d’appareils estampillés « Chromebook Enterprise » arrive sur le marché, l’heure est au banc d’essai : ces machines sont-elles véritablement taillées pour un usage professionnel ?
Jusqu’ici, un Chromebook était surtout considéré comme étant le portable de l’écolier. Économique, robuste et simple d’utilisation, le Chromebook a trouvé sa voie sur le marché de l’éducation et est devenu en quelques années l’appareil de prédilection des établissements scolaires outre atlantique et dans quelques pays européens (UK, pays nordiques) pour équiper les élèves et développer les nouvelles pratiques d’apprentissage numérique. Pour le reste, l’adoption du Chromebook dans le monde professionnel s’est avérée relativement confidentielle jusqu’ici.
Bien que l’écosystème présente un intérêt certain pour les entreprises, ces dernières se sont pendant longtemps heurtées au manque d’offres adaptées. Certaines se sont tournées vers des produits grand public, qui affichaient une proposition plus alléchante en termes de prix et de design, avec des matières plus nobles comme des chassis en aluminium. Mais sous le capot, le compte n’y était toujours pas, avec des configurations qui se limitaient à des processeurs d’entrée de gamme et de faibles quantités de stockage et de mémoire. Et les organisations qui décidaient malgré tout de franchir le pas devaient s’accommoder de l’absence d’offres de services digne de ce nom, en allant parfois jusqu’à réaliser elles-mêmes la maintenance avec notamment l’acquisition de stocks de dépannage, la gestion de plusieurs marques et modèles et la complexité inhérente à une telle gestion.
Les fondamentaux d’un Chromebook Pro
Alors qu’est-ce qui fait la différence entre un Chromebook professionnel et un Chromebook dit grand public ?
En fait les deux diffèrent par de nombreux aspects à commencer par le fait qu’un Chromebook dit « Business » est un terminal managé. Il est doté d’une licence Enterprise qui permet de l’intégrer dans une console d’administration fournie par Google et qui permet à l’image des outils d’administration que l’on trouve dans l’écosystème Windows, de gérer les droits, les accès, les applications, les groupes de travail etc. d’un terminal mais aussi d’un utilisateur. Cette licence a un coût (une centaine d’euros) et elle s’ajoute à n’importe quel Chromebook que l’on souhaite manager.
Un des éléments différenciants va aussi être le hardware. Là où un Chromebook grand public va dans la majorité des cas être limité coté puissance, RAM et disque, recourant à des processeurs entrée de gamme, 4GB maximum et quasiment toujours de la mémoire eMMC soudée en lieu et place d’un disque, le Chromebook Business sera très différent. Configuration sur mesure, pleine gamme de processeurs allant jusqu’au Intel Core i7, un maximum de RAM de 16 voire 32GB et des disques durs SSD avec des capacités allant jusqu’au Téraoctet.
Pourquoi ces spécifications extrêmes se demandera-t-on ? Un Chromebook, c’est le Cloud, ce n’est pas nécessaire de stocker sur la machine ni de disposer de beaucoup de ressources…En réalité, cela dépend des cas de figure. Un collaborateur utilisant modérément des outils bureautiques pourra se contenter d’une configuration entrée de gamme. Mais l’augmentation de la charge logicielle, le recours à des sessions VDI pour accéder rapidement à un logiciel non porté sous navigateur, l’affichage sur écrans multiples avec recours à des applications gourmandes en puissance vont rapidement écarter les configurations Consumer. Et on n’évoque pas ici le cas du développeur qui va lui avoir besoin de stocker en local les données directement utilisés par ses applications.
Enfin, la stabilité d’une offre Business s’oppose à une version Consumer. Une offre professionnelle sera disponible à l’identique dans de nombreux pays avec en sus un certain nombre de services associés. Il est crucial pour les entreprises internationalisées déployant des Chromebooks de pouvoir compter sur une gamme disponible dans les différents pays où elles sont présentes et également de bénéficier des services associés – notamment un support après-vente adapté.
Pourquoi passer aux Chromebooks en Entreprise ?
On se posera la question de plus en plus à l’avenir car le modèle Cloud du terminal connecté commence à faire des émules. Beaucoup d’arguments plaident en sa faveur. Robustesse et simplicité sont toujours de mise, mais dans une proposition globalement réhaussée pour correspondre aux standards professionnels. Maintenant qu’une réelle offre de niveau professionnel est disponible, reste une question fondamentale à laquelle les entreprises devront répondre : pourquoi un Chromebook ?
La première idée reçue à combattre dans cette nouvelle approche est qu’on ne choisit pas un Chromebook Enterprise pour son prix en premier lieu. Les exigences liées au contexte professionnel que nous avons listées ci-dessus imposent des choix technologiques forts qui vont de pair avec un changement fondamental de concevoir notre manière de travailler.
Penser collaboratif, document plutôt que fichier et rapidité est la clé de cette transformation. Le terminal ne devient plus qu’un moyen d’accéder à un environnement de travail ultra productif dans lequel les temps de latence ont disparu, l’accès aux données est intuitif et ces dernières sécurisées d’emblée à un niveau jamais atteint. C’est un monde sans serveur d’administration, sans antivirus et dont les coûts et le temps homme/machine inhérents à la maintenance du parc sont quasi nuls. ChromeOS est segmenté en couches protégées les unes des autres, deux versions de l’OS tournent en même temps et en cas de corruption d’une des couches, l’utilisateur ne s’aperçoit pas qu’il switche sur l’autre version. Par ailleurs un Chromebook boote en 6 secondes et s’administre intégralement via une console Web. Aucun temps de latence lors des mises à jour et l’utilisateur bénéficie d’un catalogue applicatif de 2,7 millions d’applications, y compris les applications fonctionnant sous Android.
On comprendra pourquoi dans les entreprises où des Chromebooks sont mis à disposition du personnel, ces terminaux connaissent un engouement massif.
L’essayer, c’est l’adopter !