Anapath, télésanté, médecine de précision, la donnée non structurée au chevet des patients

L’exploitation des données non structurées présente un potentiel considérable dans le secteur de la santé. Mais pour concrétiser la promesse, la gestion de ces données et l’accès aux informations qu’elles contiennent doivent se faire de manière intégrée et transparente, à la fois pour les équipes informatiques et médicales.

Entre 2022 et 2026, les grandes entreprises vont voir leurs volumes de données non structurées tripler. Cette donnée représentera bientôt 90 % de la donnée mondiale, contre seulement 35 % à peine quelques années en arrière. Même lorsque l’usage ne change pas, l’augmentation du poids des fichiers engendre une croissance naturelle et rapide de la donnée non structurée. La moindre présentation PowerPoint ou n’importe quelle photo prise avec un smartphone récent se mesurent aujourd’hui en dizaines de mégaoctets.

Faire de la donnée une aide au diagnostic

Si l’on regarde plus particulièrement le monde de la santé, ce sont 10 zettaoctets de données qui seront créés entre 2021 et 2025. La télésanté contribue largement à cette expansion. En 2018, on estimait à 3,7 millions le nombre d’appareils médicaux connectés. En 2026, d’après une récente étude, l’IoT dans les hôpitaux devrait représenter 7,4 millions de devices. Le déploiement dans les villes de cabines de téléconsultation ou l’usage de plus en plus fréquent de montres et bracelets connectés par les patients font que les dossiers numériques de santé pèsent de plus en plus lourds. On ne parle pas ici d’une simple fiche de renseignements, mais bien de photos en haute résolution ou de télémétrie cardiaque en continu qui font entrer les établissements dans l’ère du pétaoctet (sans même compter le développement du séquençage ADN qui génère des centaines de gigaoctets à lui seul). En moyenne, les grands hôpitaux gèrent aujourd’hui 21 Po de données1.

Cette donnée doit être stockée pour des raisons légales, mais elle doit aussi aujourd’hui être valorisée, non pas d’un point de vue économique, mais humain. La donnée pourrait être perçue comme un coût. En réalité, c’est une source de progrès. Chacune de ces données peut venir alimenter des recherches dans une multitude de domaines médicaux ou contribuer à aider les médecins dans leur prise de décision. Dans l’anatomopathologie par exemple, spécialité qui consiste à établir un diagnostic à partir de l’observation de cellules ou tissus prélevés sur le patient, l’analyse des données et le Machine Learning vont permettre d’automatiser la détection d’anomalies et de laisser le médecin se concentrer sur les cas complexes où le savoir humain ne peut être remplacé par la machine.

L’analyse massive de données va aider le médecin à trouver le meilleur chemin thérapeutique pour chaque individu.

L’anapath est un sujet majeur pour les années à venir. Mais l’analyse de la donnée non structurée répond également à un enjeu plus large : celui de la médecine de précision, de la capacité à trouver le traitement le plus adapté à chaque patient. Le vieillissement mondial de la population entraîne une explosion des maladies chroniques. Ces maladies ont souvent des manifestations différentes d’une personne à l’autre et l’analyse massive de données va permettre de faire émerger des tendances, des dénominateurs communs et des faisceaux d’informations qui vont aider le médecin à trouver le meilleur chemin thérapeutique pour chaque individu.

Des solutions validées pour les charges applicatives cliniques

La numérisation de la santé permet concrètement d’allonger la durée de vie. Les organisations utilisent différentes technologies de stockage pour répondre à différents besoins de traitement, de protection ou encore d’archivage. Mais un séquenceur ADN lui, ne peut produire trois formats différents pour trois systèmes différents avec des modes de lecture et d’écriture différents. Quant au médecin, son rôle est d’accéder à cette donnée et de la mettre à profit pour soigner les patients.

Notre mission, chez Dell Technologies, est de fournir les solutions qui vont consolider et rationaliser l’infrastructure IT pour l’adapter aux services de santé. Aujourd’hui, plus de 70 % des CHU (Centres hospitaliers universitaires) et des CLCC (Centres de lutte contre le cancer) français utilisent nos technologies de gestion des données non structurées. Et qu’ils utilisent PowerScale, ECS ou encore PowerProtect, la donnée navigue de l’un à l’autre de manière totalement transparente. Cette capacité à faire des questions techniques un non-sujet est essentielle pour laisser libre cours à la valorisation, mais aussi à la collaboration. Les établissements de santé peuvent avoir des expertises différenciées et des savoir-faire particuliers, ou au contraire des champs d’étude communs, qui rendent nécessaire une corrélation étendue des données non structurées entre les hôpitaux et donc des plateformes capables d’interagir entre elles.

Nous proposons des solutions spécifiquement validées pour les environnements Epic, Cerner ou encore Meditech.

Notre métier, c’est également de comprendre le langage des applications et de les faire communiquer sur des systèmes intégrés. Nous nous appuyons sur un vaste réseau de partenaires pour proposer des solutions et des designs spécifiquement validés pour certaines charges applicatives cliniques, comme les environnements Epic, Cerner ou encore Meditech. Nos équipes OEM se chargent de créer des solutions intégrant à la fois le matériel et les logiciels les plus utilisés par les acteurs de la santé. Si les équipes informatiques dans les centres hospitaliers se posent trop de questions sur le numérique et son intégration, elles n’auront pas assez de temps pour écouter les besoins internes et mettre en œuvre les innovations utiles aux soignants, aux chercheurs ou au personnel administratif. Un des objectifs de la transformation IT dans la santé est de faire en sorte que la gestion de l’existant n’occupe pas plus de 20 % de leur temps, afin qu’elles conservent l’essentiel de leur énergie à l’amélioration des soins.

Instaurer de la confiance dans l’hôpital numérique

Cette donnée non structurée est précieuse et donc logiquement convoitée. Le secteur de la santé a été récemment bousculé par une série de cyberattaques, dont certains établissements ne se sont pas encore remis à 100 %. L’indisponibilité du système d’information d’un hôpital peut potentiellement avoir un impact sur des vies et des décisions médicales. La valeur portée par le numérique dans la santé doit donc être solidement protégée. Aujourd’hui, seulement 12 % des données non structurées sont sauvegardées. Pourquoi ? Tout simplement car la volumétrie est si importante que le processus de sauvegarde ne peut bien souvent pas être réalisé sur l’intégralité des données dans un temps raisonnable. De nouvelles stratégies de sécurité sont nécessaires pour garantir qu’en cas d’incident cyber, de panne dans un datacenter ou encore d’erreur humaine, l’hôpital disposera toujours d’un jeu de donnée sain à partir duquel il pourra relancer rapidement son activité. Cela implique d’identifier la donnée critique, de la sanctuariser dans un coffre-fort numérique déconnecté du réseau et de monitorer en continu l’intégrité de cette donnée grâce à des mécanismes avancés de détection basés sur l’intelligence artificielle.

Aujourd’hui, seulement 12 % des données non structurées sont sauvegardées.

Pour tenir ses promesses dans l’amélioration des systèmes de santé, le numérique doit offrir aux soignants un accès sûr à une donnée de confiance. Cela passe par une modernisation des infrastructures et de nouvelles approches en matière de protection, mais aussi des espaces de travail adaptés. La pandémie a fait prendre conscience a beaucoup que le temps de nos médecins était précieux. Pour les jeunes de la génération Z par exemple, la transformation numérique du secteur doit être une priorité des pouvoirs publics. En leur offrant les équipements dont ils ont besoin pour suivre l’état de leurs patients, établir des diagnostics ou collaborer avec leurs pairs, on les décharge de contraintes techniques dont ils n’ont vraiment pas besoin et on les aide à se concentrer sur ce qui est leur mission première : soigner.

1 IDC White Paper, sponsored by Dell Technologies, Establishing Uncompromising Data Availability for Healthcare Organizations, doc #US47447321.

 

About the Author: Marc Royer

Technology Lover, SE Leader, Creative Thinker, Business Developer and Team Player.