Qu’on se le dise, le PC de bureau n’est pas en voie de disparition. Loin de là. Le desktop fait sa mue et s’adapte à un nouvel environnement de travail qui a même plus jamais besoin de lui.
C’est une première depuis six ans. Deux des principaux analystes du marché s’accordent pour le dire : le marché PC est à la hausse. Même si les chiffres diffèrent quelque peu chez Gartner et IDC, la tendance observée est bien la même dans les deux cabinets. Au deuxième trimestre 2018, le premier a constaté une augmentation de 1,4 % des ventes sur un an, quand le second annonce une croissance encore plus importante, à 2,7 %. On ne le dira donc jamais assez : non, le PC n’est pas mort ; il se transforme. Comme le soulignent les deux cabinets, le principal moteur de cette croissance est la forte demande des entreprises, qui cherchent à s’adapter aux nouvelles exigences de leurs collaborateurs tout en tournant la page Windows 7. Et si beaucoup d’innovations se concentrent sur les portables, avec notamment la nouvelle combinaison 13 pouces + 360, l’ordinateur de bureau n’est pas en reste.
Le cycle de vie : une problématique du passé
En l’espace de quelques années, un concept qui existe pourtant depuis 15 ans est passé du stade de marché de niche à celui de nouvelle tendance. Alors que le format tour est en net recul et que les MFF (Micro Form Factor) représentent désormais 25 % du marché pro, le all-in-one (AiO), ou PC tout-en-un, représente aujourd’hui 12 % des ventes de desktop. Cantonné au départ à des dimensions de 20 ou 22 pouces, la gamme s’est aujourd’hui considérablement élargie jusqu’à atteindre des diagonales de 27 pouces. Et les usages se sont eux aussi étendus en conséquence. À ses débuts, le AiO était la machine de référence de tous les bureaux d’accueil. Dans les halls des entreprises, à l’accueil des hôtels, des magasins ou dans les lieux touristiques, le AiO était plébiscité pour son élégance et l’image moderne qu’il reflétait.
Puis le changement est arrivé du grand public. Des utilisateurs de plus en plus nombreux à avoir adopter le tout-en-un chez eux, séduits par l’ergonomie, l’absence d’une multitude de câbles à brancher et l’espace libéré sur leur bureau, ont fini par réclamer la même chose dans leur entreprise. L’arrivée de l’interface tactile au sein de Windows et les interactions naturelles qu’elle autorise a ensuite achevé de faire décoller le all-in-one. Reste qu’un frein subsistait dans un certain nombre d’entreprises : celui du cycle de vie des équipements. Le cycle de renouvellement des écrans et des PC est parfois géré différemment de façon à conserver plus longtemps les écrans. Passer sur un format AiO, c’est lier les deux matériels et donc les remplacer simultanément. Cette problématique n’a plus lieu d’être aujourd’hui, et ce pour plusieurs raisons.
L’ergonomie des nouvelles générations
Tout d’abord, la nouvelle politique de mise à jour établie par Microsoft avec Windows 10, qui voit désormais arriver une release majeure tous les six mois, impose aux entreprises de conserver un équipement à jour. Les cycles de renouvellement vont donc naturellement s’accélérer. De plus, le modèle PC-as-a-Service est également appelé à se développer. Avec lui, la question du rafraîchissement du parc informatique ne se posera tout simplement plus puisque les entreprises paieront un prix fixe mensuel pour un poste de travail toujours à jour. Enfin, le dernier argument en faveur du All-in-One est l’appétence des jeunes professionnels pour ce format, qu’ils ont l’habitude d’utiliser parfois depuis l’école. Le monde de l’éducation est en effet un des principaux utilisateurs et en a fait un de ses outils pédagogiques de prédilection, notamment grâces aux grands écrans couplés à des applications tactiles qui forment une interface à laquelle les nouvelles générations sont parfaitement habituées. Le desktop a encore un bel avenir devant lui.